Bonjour,
Comme je le disais dans un post ci-dessous, je m'essaye à écrire un roman pour adulte. En voici le premier chapitre "brut de décoffrage", sans correction pour le moment.
Cela me ferait vraiment plaisir si vous me laissiez un petit commentaire genre "j'aime" - "j'aime moyen" -"j'aime pas".
Je ne demande pas une correction mais simplement l'impression que vous a fait ces quelques lignes. Vous ont-elles touché ou pas du tout ? Je vous demande juste de ne pas mentir pour me faire plaisir ou ne pas me blesser ;) La vérité est importante. Merci.
Ce roman n'a pas encore de titre et est loin d'être fini puisque pour le moment seuls trois chapitres sont écrits mais il faut bien commencer n'est-ce pas ?
ROMAN SANS TITRE
Chapitre 1
Allongé sur son lit, entre sommeil et éveil, Marc se laisse
flotter dans le bien-être de cet instant
qui précède le réveil. L’impression d’être encore dans un cocon, à
l’orée du rêve. Les sons petits à petits imprègnent ce cocon ;
l’aspirateur du voisin de droite ;
les petits pas pressé du fils des voisins d’au dessus ; le bruit
étouffé de l’ascenseur qui monte ; les oiseaux au dehors et les voitures
dans la rue. Mais les souvenirs des deux
derniers jours finissent par le
réveiller complètement. Avec appréhension, il ouvre ses paupières, tout
doucement, laissant à peine filtrer la lumière du jour.
Pas de flash douloureux, ouf !
Avec précaution, il oriente son regard vers son
réveil : 07h30. S’asseyant doucement au bord du lit, il teste son équilibre.
Pas de nausées, pas de vertiges. Bon.
Debout maintenant !
Se courbant comme un petit vieux et ménageant ses mouvements,
il se met debout, s’étirant tout doucement.
Bien.
Un pas, puis deux.
La main sur la commode, ça tourne un peu tout de même.
A 30 ans, Marc se sent terriblement vieux, courbatu mais
debout. Cela fait deux jours qu’il ne mange pas, boit à peine, supporte la
douleur d’une migraine intenable. Les calmants marchent à peine… cette fois, il
a refusé d’aller à la clinique de la douleur. De toute façon rien ne marche ou
à peine. Il a tous les médicaments qu’on lui a prescrits et comme il est
célibataire, il n’est pas bien difficile de rester dans le noir et de ne pas
être dérangé chez soi. Il a prévenu Pierre, qui a promis de passer si dans 48h
il ne l’appelait pas.
Les médecins lui disent qu’ils ne comprennent pas, sa
douleur ne ressemble pas à une migraine, il a mal partout, pas seulement d’un
côté du crâne. Les examens sont tous revenus normaux, il est même allez voir un
psychologue sur les conseils de Pierre mais rien… Le seul truc qui marche est
le froid des « freeze-pack » qu’il se met sur le crâne avec
l’impression que le froid forme un
casque protecteur, le protégeant de cette douleur assourdissante qui ressemble
au bruit blanc de la télévision lorsque aucune chaîne n’est active. A ce
rythme, il va attraper un rhume du cerveau, c’est sûr.
Un passage aux toilettes et le bonheur de prendre une
douche, de se laver les dents. Tout en se brossant les dents, Marc se dit qu’il
a l’air d’un type après une bonne cuite, ses cheveux bruns, presque noirs,décoiffés
par la serviette qui les a séchés, les cernes sous ses yeux, le vert des
pupilles perdu dans les veinules de sang tout autour. La mâchoire carrée et le
nez droit complètent harmonieusement ce visage, c’est bien les seules choses
valables ce matin. Marc prends le temps
de se raser et s’habille avant de se faire un bon café, rien de mieux après ses
crises. Le voilà un homme neuf !
Il réfléchit, la dernière crise a eu lieu, il y a un mois,
elles se rapprochent. A ce rythme, il ne tiendra pas.
Ne pas y penser.
On trouvera bien ce qui lui arrive.
Peut-être…
On est dimanche, il va faire un tour, appeler Pierre avant
et aller rendre la visite hebdomadaire du dimanche à ses parents, voir Benjamin
son frère, cela lui changera les idées. Après tout il y a toujours pire
ailleurs, n’est ce pas ? Qu’est ce qu’un mal de tête comparé au fait
d’entendre des voix venues de nulle part ?
***
- Ca y est, sorti de ton antre ? Comment
vas-tu ? Demande Pierre au
téléphone.
Le ton est celui du soulagement mêlé d’inquiétude. Pierre
est psychiatre à la clinique où travaille Marc. Cela fait 10 ans qu’ils se
connaissent. Marc était témoin de son mariage, parrain de leur premier enfant.
Avec Sylviane, ils forment un couple harmonieux, toujours souriant et plein d’un
amour serein. Le genre de mariage que Marc aimerait avoir. Qu’est-ce qui
empêche un homme de rêver de mariage, de famille heureuse ? Il ne
désespère pas de trouver LA femme, enfin la plupart du temps, car avec ses
migraines, il est plutôt soulagé d’être célibataire.
- Oui deux jours à lézarder, c’est suffisant.
- Tu sais que je m’inquiète, Marc. Tes crises se
rapprochent, bientôt cela va t’handicaper dans ton métier. Rien de nouveau du
côté des médecins ?
- Non, ils veulent m’hospitaliser et faire une étude de 24h
en me mettant pleins d’électrodes sur le crâne. Je réfléchis à quand faire ça.
- Bien, tu devrais de toute façon prendre des vacances.
Pourquoi pas dans deux semaines ?
- Trop tôt pour mon chef de service, je vais voir ça pour
dans un mois.
- Promis ?
- Promis.
- Au fait, Sylviane t’invite le week-end prochain pour son
anniversaire.
- Ok, le dimanche ? Je travaille samedi
- Oui dimanche midi, Adrien sera ravi de voir son parrain.
Je pense lui offrir une nouvelle friteuse, elle en parle depuis quelques temps.
Qu’en penses-tu ? Tu es toujours de bons conseils, je n’ai jamais vu un
homme comprendre aussi bien les femmes que toi. Bizarre d’ailleurs que tu sois
toujours célibataire.
- Que veux-tu mon charme désarmant n’a pas l’air de marcher
si bien. Oublie la friteuse, tu la lui offriras sans raison valable dans un
mois sinon celle de lui faire plaisir et elle l’appréciera d’autant plus.
Réserve-lui une journée au spa du palm à grand anse, suivie d’une nuit là bas.
Je garderai Adrien. Tu me donneras la date, que je prévois ça.
- Tu es sûr que tu es un homme ? C’est un cadeau tellement romantique ! La voix de Pierre
est moqueuse.
- Moque toi va ! Mais quand tu profiteras de la belle
nuit à deux, pense à moi ! Lui répond Marc en rigolant.
Pierre rigolait encore quand il raccrocha.